Jean-Luc Leroy-Rojek – “Voisins, Voisines”
Son nom : Jean-Luc Leroy-Rojek
Il fut la révélation de PHOT’Aubrac de cette année avec son expositions « Voisins, Voisines ».
Ce fou de photographie est dans sa vie professionnelle réparateur chez ORANGE, l’opérateur téléphonique .
Un portfolio paru sur le site « l’œil de la photographie »
Depuis l’enfance, la photographie me passionne. Les lourds albums familiaux en sont certainement la cause. Les mots englués dans un silence, mes racines sont restées des images.
Aussitôt que je l’ai pu, je me suis lancé dans des compétitions, avec mes premiers achats de matériel photographique. Encouragé par des récompenses sous forme des boîtiers plus performants, les expositions commencent. C’est ainsi qu’un concours m’offre un Nikon D 800, en m’attribuant le titre de lauréat du Grand Prix d’Auteur 2012 de la Fédération Photographique de France avec une série de 30 clichés
« Voisins, Voisines… » a été inspiré par ma vie professionnelle. Je répare la ligne téléphonique chez les particuliers, pour le compte de l’opérateur historique, ce qui me laisse pénétrer ces bulles de vie incomparables que reste le quotidien de bien des gens.
Voulant me remercier de la réussite de ce dépannage, ils veulent me donner quelque chose en retour. Je leur dis alors ma passion, et leur demande s’ils acceptent de poser pour moi, sans rien changer de cette page de leur vie qui m’a été ainsi offerte. Ils acceptent de bon cœur. Il m’a semblé indispensable pour moi de leur faire tenir en leurs mains leur propre téléphone. Pourquoi ? Il reste souvent le seul lien avec l’autre, la famille, le besoin d’aide, la vie. Comme un cordon ombilical…
La fantaisie humaine, les petits riens de chaque jour, les souvenirs fragiles, les connaissances acquises, les rêves à jamais perdus, la générosité spontanée de toutes ces personnes rencontrées dans leur intimité dévoilée, partagée : tout cela me semble extraordinaire.
Le bonheur quotidien de découvrir l’autre, dans cette seule et réelle liberté qui nous reste : « Vivre chez soi comme on l’entend ! ».
Il s’est greffé ensuite d’autres visites, les tenant au courant de cette aventure légère et agréable qui nous lie, la suite de cette belle histoire. Ils m’enracinent solidement.
Nos relations, nos souvenirs se tissent, avec les aléas de nos vies, toujours avec ce plaisir évident de se retrouver.
L’autre plaisir, comme un écho, reste aussi tous ces échanges avec ces visiteurs attentifs et respectueux, qui franchissent toutes ces portes largement ouvertes de ce village fictif qui grossit au fil du temps. Ils se savent attendus.
Pleins de questionnements, ils cheminent souvent avec moi, de maisons en maisons, m’offrent leurs confidences, leurs joies anciennes, leurs souvenirs précieux …
Ils avancent aussi dans leurs mémoires, à petits pas, le regard accroché entre ces portraits et mes explications. Je ne ressorts jamais indemne de ces pauses hors du temps, cette autre face du miroir étant aussi riche et marquante que le début de cette aventure.
Chacun aune vie, donc une histoire. Peu savent l’entendre, la comprendre … Ils ne savent pas ce qu’ils manquent ! Il y a tant à apprendre, à découvrir…Souvent un détail dans la pièce pointe leurs rêves et relance avec animation la conversation. L’anecdote alors arrive, l’explication aussi, le vécu, le temps ne compte plus …
Là, il est toujours surprenant et rassurant pour moi de vérifier que ce simple mot« Humanité » veut toujours bien dire quelque chose.
Il m’est demandé depuis le départ un support qui rassemblerait toutes ces vies…Oui, le livre, avec ces contes de cuisine, de toiles cirées et de comtoises, de coin du feu mais aussi de respect, d’acceptation des différences… Mais surtout de nos racines. Je traîne et je redoute cet instant qui figera un peu une part de moi-même, franchira encore une autre étape… La maquette me guette sur le coin de ma mémoire.En attendant, je vis photo, je pense photo, je rêve photo … Jean-Luc Leroy-Rojek